17/05/2014

GB + GV (grand Baroudeur + Grande Voyageuse) sont de retour, pour cause d'absence temporaire du voilier.

Réveil très tôt donc pour le GB (pas bien dormi) et la GV (mieux) ; la douche devra attendre un peu car il y a coupure d'eau (restriction) ce matin. Nous avons un petit jardin exotique pas loin de notre appartement avec un cocotier, un bananier, un manguier, un arbre à corossol,...

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A 10 H 00, départ pour le marché de Pointe-à-Pitre. Comme il est un peu tard, il n'y a plus de dorade coryphène à la vente, nous nous rabattons donc sur une darne de thon que nous dégustons au déjeuner accompagnée de ratatouille et pommes de terre.

Réception des track spots quotidiens : tout va bien sur Lilovan.

Nous affinons un peu notre itinéraire au Pérou.

En soirée, selon les recommandations du vendeur, test d'un nouveau punch. Nous rajoutons donc du rhum directement dans l'ananas acheté hier soir et évidé sur place (sauf le fond). Nous dégustons cet apéritif, avec l'alcool macéré dans le fruit et son jus, un vrai délice !

18/05/2014

Encore une journée très grise qui tombe bien finalement : nous avançons sur notre déclaration d'impôts, incontournable même en année sabbatique ; internet, c'est quand même pratique pour remplir ce genre de formalité administrative à distance !

Nous invitons Benoît notre propriétaire, à prendre l'apéritif et avons avec lui des discussions intéressantes. Guadeloupéen de notre génération, il a passé nombre de ses années d'enfance à la Dominique où sa mère travaillait à l'ambassade. Il est venu avec mangues et corossol pour que nous changions d'avis sur ce dernier fruit.

19/05/2014

Nuit un peu mouvementée : les fortes pluies créent de nombreuses gouttières dans l'appartement, dont une au-dessus du lit et les gouttes d'eau tombent directement sur la GV : il faut déplacer le lit en pleine nuit !

Départ à 7 H 00 en voiture pour la marina de Saint François où nous allons prendre un bateau pour l'île de la Désirade. Babou one allume ses moteurs à 8 H 00, ce n'est pas un catamaran : ça devrait bouger. Effectivement, après une ou deux belles saucées salées dues à la houle, nous nous replions à l'abri.

La vue est splendide sur la Pointe des Châteaux.

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Partis sous un ciel uniformément gris, des éclaircies commencent à apparaître quand nous posons pied à terre moins d'une heure après à Beauséjour, le chef-lieu de l'île. Le minuscule port est abrité derrière une digue et le chenal est la seule trouée où peuvent entrer sans risque les rares bateaux qui s'aventurent ici.

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Comme souvent, l'Office du Tourisme est notre première halte et il nous est alors confirmé qu'un véhicule est indispensable : 4 X 4 de préférence ou scooter si nous voulons uniquement emprunter la route asphaltée.

Ce sera donc un Dacia Duster sans savoir si c'est un véhicule 4 ou 2 roues motrices, mais les piètres performances sur des pistes très accidentées nous feront vite pencher pour un 2.

La petite église, très simple, possède par contre un bel autel taillé dans un poirier-pays

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et donne sur la place du Maire Mendiant, ainsi nommée car le maire de l'époque trouva l'argent nécessaire à la reconstruction du bourg après l'incendie dévastateur de 1924. Le cyclone Hugo n'a d'ailleurs pas non plus épargné l'île en 1989.

La Désirade est l'île la plus ancienne (145 millions d'années) et la plus à l'est des petites Antilles. C'est un gros rocher / plateau calcaire désolé et asséché par les vents. Terre aride donc, peu propice à l'agriculture, 11 kms de long et moins de 2 kms de large. La Réserve Naturelle des îlets de Petite-Terre lui est aujourd'hui rattachée.

Découverte par Christophe Colomb (la liste est longue), ses marins l'appelèrent ainsi car c'est la première île qu'ils voyaient après deux mois de traversée.

D'abord occupée par les Amérindiens (IIIème au XVIème siècle après JC), rattachée à la Guadeloupe au XVIIème, ce n'est que dans la deuxième moitié du XVIIIème que des colons s'installent pour y cultiver le coton. Un camp est ouvert où sont déportés pendant deux ans les fils « indignes » de bonne et grande famille.

A l'abolition de l'esclavage, les activités deviennent : agriculture de subsistance, élevage de cabris, mais avant tout pêche puis transport maritime, avec une ouverture récente sur le tourisme vert. L'eau douce (canalisation sous-marine) n'est arrivée sur l'île, depuis la Guadeloupe, qu'en 1991 !

Protégée par un récif frangeant, la côte Sud descend en pente douce vers la mer. De belles plages et de nombreux pêcheurs en train de travailler sur des nasses.

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La côte Nord, quant à elle, est restée sauvage et déserte, très inhospitalière : falaises vertigineuses tombant à pic dans la mer qui nous rappellent un peu l'île de Curaçao dans les Antilles Néerlandaises, visitée en l'an 2000.

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La seule route asphaltée de l'île longe la mer côté Est, du Nord au Sud. Nous empruntons quant à nous la Route de la Montagne : il s'agit d'une véritable piste de 10 kms qui relie les villes de Beauséjour au Sud et Baie Mahault au Nord, en traversant le plateau central : quelques passages très délicats nous renvoient quelques années en arrière, à l'époque où nous avions Land Rover 88 puis 90 Defender même si le véhicule actuel est décidément très en-dessous !

Premier arrêt à la chapelle Notre-Dame-du-Calvaire et sa table d'orientation : belvédère au panorama grandiose.

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Deuxième arrêt au Morne Souffleur : concert d'éoliennes, nous ne nous étions jamais trouvés, comme ici, aussi près de ces « moulins à vent », le bruit ou plutôt le bruissement des pales est accentué par le silence environnant.

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La piste est totalement défoncée, les ornières innombrables et la végétation quand elle existe, composée de mancenilliers, ces arbres vénéneux, très présents le long des plages antillaises et qu'il faut éviter.

Après avoir rejoint la route à Baie-Mahault, nous allons jusqu'au village du Souffleur, faisons une pause devant le monument dédié aux disparus en mer, observons les pêcheurs préparer de nouvelles nasses selon la technique ancestrale amérindienne, voyons des canots aux couleurs chatoyantes, apprécions l'ombre des carbets et sourions à l'évocation des noms de barques, tels que « serial killer » (tueur en série).

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On y trouve aussi les vestiges de l'ancienne Cotonnerie et de la Léproserie.

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Après le bourg, au niveau de l'ancienne station météo (futur musée), la vue est superbe. Les paysages, exceptionnels, se succèdent ainsi que les iguanes, nombreux et les cactées dont la fameuse « tête à l'anglais ».

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Nous allons vers le Sud et pique-niquons sous un carbet, le long d'une plage de rêve. Dommage que ce ne soit pas propice à la baignade : peu de sable, des rochers et très vite de l'eau profonde, peut-être est-ce entre autres la raison de la très faible présence touristique ?

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Nous arrivons à Beauséjour pour boire un café et nous retrouvons au seul hôtel-restaurant du bourg, mais qui est fermé le lundi midi (nous sommes bien sûr lundi). Le restaurateur accepte de nous faire couler un expresso que nous buvons dans le cadre très agréable de son établissement.

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Belle journée dans une île très attachante, moins paisible que Marie-Galante, la côte très accidentée y étant certainement pour quelque chose, mais aux très beaux panoramas et à la végétation étonnante qui font de l'endroit, une destination de charme.

Retour à l'appartement en fin d'après-midi après un détour à la pharmacie, la GV a un très gros rhume depuis ce matin : oscillococcinum et demain, il n'y paraîtra plus ! Les moustiques nous dévorent depuis deux jours malgré bougies à la citronnelle, spray et spirales répulsifs, bombe insecticide,...

Nous testons le corossol et devons reconnaître que le deuxième essai est concluant. Légèrement acidulé, mûr à souhait, c'est un fruit goûteux.

D'ailleurs, nous devrions également faire un deuxième essai de Balaous. En effet, mon ex-collègue Claude m'a récemment expliqué que ces poissons sont bons frits, ce qui fait fondre les arêtes, information confirmée par Benoît. Quand on ne sait pas...

Ce soir, nous nous débarrassons d'un scolopendre (sorte de grand mille-pattes venimeux) de belle taille à deux mètres de la fenêtre de notre chambre, pour éviter de se faire piquer.

Lilovan est au niveau de Cuba.

20/05/2014

Nous partons en tout début d'après-midi pour les chutes du Carbet, situées dans le Parc National de Guadeloupe, sur Basse-Terre. Comme déjà écrit, elles sont, avec la Pointe des Châteaux, le site touristique le plus visité de Guadeloupe /« Karukera », l'île aux belles eaux, du temps des indiens Caraïbes. Les chutes de la rivière du Grand Carbet sont effectivement parmi les plus belles de l'Arc Antillais.

La 1ère est la plus haute : saut de 115 mètres en 2 paliers, accessible au bout de 2 heures d'immersion dans la forêt tropicale.

La 2ème, de 110 mètres est la plus connue et la plus fréquentée. On accède à une plate-forme d'observation aménagée, après une marche de 20 minutes depuis l'accueil.

La 3ème, de 20 mètres uniquement se trouve à l'extérieur du Parc. Elle a quand même l'avantage de posséder un grand bassin pour la baignade.

Aux environs, il y a plusieurs étangs avec crevettes, petits poissons, sangsues, des rivières car les précipitations sont abondantes : 1,50 mètre dans les parties basses de Basse-Terre, jusqu'à 10 mètres sur les hauts sommets !!

Nous commençons par la 2ème Chute, beau spectacle,

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puis entamons la montée vers la 1ère. Marche difficile (c'est ce qui est noté), c'est en fait plus une randonnée sportive avec points d'escalade, traversée de rivière, rochers, racines d'arbres, sentiers très raides, passages étroits dans une forêt inextricable, hautes marches dans des secteurs aménagés. Chaussures de marche (ou très bons baskets) indispensables. Le taux d'humidité est très élevé et la végétation luxuriante : gommiers blancs, chataîgniers, acômats, enchevêtrement de lianes et bien sûr magnifiques fleurs exotiques.

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Nous ne pensions pas que la montée, puis la descente étaient si ardues, même si les deux couples croisés nous avaient prévenus et souhaité bon courage ! Nous avons quand même la chance que le ciel se découvre une dizaine de secondes pour nous permettre de faire une photo (et une seule) bien méritée, de cette chute.

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Plus de 3 heures et demie de marche plus tard, nous voilà à bord de notre véhicule.

Nos prochaines chutes devraient être celles d'Iguazu, à la frontière entre le Brésil et l'Argentine.

Retour en début de soirée à notre appartement. La réparation dentaire de la GV n'a pas tenu plus longtemps, il faut reprendre un rendez-vous !

21/05/2014

Aujourd'hui, déménagement : nous changeons de crèmerie. Rassemblement des affaires, ménage, déjeuner et nous partons tout près, vers Sainte Anne.

Arrivée un peu avant 14 H 00 dans la petite résidence constituée de 5 gites. Etant les seuls locataires pour l'instant (basse saison), nous pouvons profiter à loisir de la petite piscine, du jacuzzi, du jardin et c'est bien agréable.

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Des Bernard-l'hermites se promènent le long des allées, une aigrette se pose au bord de la piscine et des sucriers viennent régulièrement dans la mangeoire voir si l'on a pensé à eux.

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22/05/2014

Quelques courses le matin et après-midi farniente (ou vacances) : sieste, piscine, jacuzzi,...

Un gros iguane s'invite sur le toit de notre terrasse.

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Lilovan est toujours plein Nord, au large des Bahamas.

En soirée, nous invitons Dédé, notre hôte, à prendre l'apéritif. Il accepte mais va chercher le punch qu'il avait spécialement préparé à notre intention. Rhum, morceaux d'ananas, fruits de la passion, jus multifruits, sirop de goyave : voilà sa recette, elle est excellente. Nous passons un grand moment à discuter très convivialement, il nous raconte ses nombreuses venues en métropole et notamment l'habitude des Antillais de boire là-bas le ricard sec, étonnant !.

23/05/2014

Ce matin, coiffeur pour le GB qui a dû déranger un figaro en pleine retransmission du « Giro » à la télé. Le petit salon était vide (un seul fauteuil), la coupe a donc été réalisée dans la foulée.

C'est la Saint Didier : pour fêter dignement ce jour, ce sera repas amélioré, arrosé d'une bonne bouteille de Médoc 2001. La bouteille, rescapée, a visiblement apprécié son long voyage et séjour en mer : le vin est à la hauteur de nos attentes.

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Lilovan est maintenant parti plein Ouest, pour traverser l'Océan en direction des Açores, après une semaine de navigation.

24/25/26/05/2014

Nous ne voyons pas passer ces journées de détente, entrecoupées de réservations pour notre première semaine au Pérou, de préparation et renvoi de valises en France, de rendez-vous chez le dentiste,...

27/05/014

A midi, nous allons dans un restaurant créole où nous mangeons du bébélé, en ce jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage en Guadeloupe. Nous voulions quelque chose de vraiment local et nous apprécions ce plat original et son symbole historique.

Ce plat, de la consistance d'une soupe épaisse, est très typique de la gastronomie de l'île, c'est une véritable institution et, encore aujourd'hui, un incontournable des repas de famille. Il date de l'époque de la traite des noirs. Les maîtres donnaient à leurs esclaves les abats des bœufs tués. Les femmes rajoutaient aux tripes des dombrés (boulettes de farine et d'eau), des fruits à pain, du citron, des bananes vertes (et même un peu de tout ce qu'elles trouvaient alors dans leur case). C'était pour eux un véritable festin.

La journée est grise, ventée et on la trouve presque un peu fraîche ; l'acclimatation risque d'être difficile les premiers jours, dans certains endroits du Pérou,..

En fin d'après-midi, nouvelle crise très douloureuse au coccyx pour la GV.

28/05/2014

Le bouclage des valises effectué, nous quittons un peu à regret ce gîte particulièrement apprécié et allons ensuite déjeuner à la Marina. Nous restituons le véhicule à l'aéroport et décollons avec la demie heure de retard désormais habituelle (problème technique cette fois) vers de nouvelles aventures. Cap sur l'Amérique du Sud...