A peine 8 heures et le soleil tape déjà un petit tour en ville pour quelques courses, et retour au bateau. Nous avons la visite d’un couple franco-suisse, qui en retraite se promène avec un bateau moteur prévu pour les glaces, et que nous avions déjà rencontré à Tindari. Déjeuner et sieste obligatoire, avec une ventilation forcée dans le bateau les 34, 35 degrés sont atteints, à l’extérieur il doit faire plus de 40 à l’ombre. Nous commençons à vivre à la Sicilienne, debout de bonne heure le matin, tenir jusqu’à 14 heures repas rapide et sieste jusqu’à 16 heures.

Dominique reprend l’avion vendredi matin, dès son départ, Jacques décide de rentrer directement sur Magdalena. Il est en solo et je trouve cela un peu osé, surtout que la météo Italienne n’est pas très sure, mais il veut absolument faire cette route, soit en direct, quelques 280 miles.

Deux jours et deux nuit complètes.

Moi j’ai Martine qui surveille, qui même si elle se dit incapable de manœuvrer, ce qui n’est pas tout à fait juste, me permet néanmoins de m’allonger quelques temps, elle m’appelle dès qu’elle n’est pas sure de quelque chose.

Pendant les 80 premiers miles tout va bien, je pêche un petit thon de quelques 18 kilogrammes. Je capte à la VHF un peu de météo Corse, qui annonce, un grand frais à coup de vent sur les bouches, et aucune nouvelle de l’Italienne.

Par contre quelques temps plus tard, je capte un message de la marine Tunisienne, lu avec beaucoup d’application annonçant le même coup de vent pour la nuit. Je préviens Jacques de manière à ne pas être surpris (sa Vhf ne fonctionne pas très bien et il n’avait pas capté ces messages).

Le vent monte mais reste manœuvrable le plus pénible, est cette houle croisée, assez forte, qui secoue le bateau avec une certaine violence. Le matin nous trouve fatigué, mais entier pour ce qui est de l’équipage et du matériel.

Le vent se calme dans la matinée ce qui ne nous arrange pas car la houle reste présente, ce qui ne nous permet pas de caler le bateau, au moteur nous progressons doucement, mais en route directe.

Le deuxième soir même information de la part des deux météo déjà citées. Cette nuit sera plus difficile que la première, rafales à 32 nœuds, 3 ris et N°2 à l’avant et assistance du moteur car la houle est encore plus forte que la veille.

Je perds un pare battage et une turbine de speedo dans cette affaire c’est moindre mal, en cours de nuit, Jacques me confirme que tout va bien et me dit d’avancer à mon rythme, qui est un peu plus rapide que le sien. J’essaye bien de réduire au minimum et lui demande de pousser un petit peu, mais il ne le souhaite pas.